Gestion environnementale : activités au champ

Cette section porte sur la gestion des sols, de la fertilisation, des ennemis des cultures et du fumier et fournit de l’information et des ressources sur des pratiques permettant de réduire les impacts environnementaux de vos activités au champ.

Le sol est à la base de l’agriculture. Il fournit l’eau et les éléments nutritifs aux cultures, soutient les végétaux physiquement, contribue à la maîtrise des parasites, détermine la direction que la pluie prendra une fois tombée et protège la qualité de l’eau potable, de l’air et des habitats fauniques. La gestion des sols a pour but d’en assurer la protection et d’en améliorer le rendement afin que vous puissiez en tirer profit et préserver la qualité de l’environnement pour les décennies à venir.


L’augmentation des rendements est le plus grand avantage d’une bonne rotation des cultures. Une rotation bien planifiée contribuera à contrôler les insectes et les maladies, de même qu’au maintien et à l’amélioration de la structure des sols et de leur teneur en matières organiques. Le recours à différentes cultures peut réduire la pression des mauvaises herbes, répartir la charge de travail et protéger les sols de l’érosion.



La rotation optimale dépend de facteurs comme l’humidité et les éléments nutritifs présents, l’intensité des maladies et des mauvaises herbes, le recours aux herbicides, la disponibilité de l’équipement, les prix des produits et la capacité et la volonté d’accepter le risque. La rotation optimale varie d’un champ à l’autre de la même ferme et d’une année à l’autre pour le même champ.

Avantages potentiels :

  • Rentabilité
  • Biodiversité
  • Changements climatiques
  • Santé des sols
  • Qualité de l'eau


Le compactage des sols peut entraver l’infiltration de l’eau dans le sol, la levée des cultures, la pénétration des racines et l’absorption des nutriments et de l’eau par les plantes, phénomènes qui peuvent tous entraîner une baisse du rendement des cultures. Idéalement, les agriculteurs devraient adopter des pratiques de gestion des sols et culturales de façon à éliminer et à éviter le compactage des sols. Voici quelques exemples de techniques à envisager :



  • pression correcte des pneus et/ou chenilles

  • tracteur à roues jumelées

  • contrôle des schémas de circulation dans les champs

  • ajout à la rotation d’une plante à racine pivotante profonde (par ex., la luzerne)

  • aucune circulation de machinerie sur des sols mouillés

Avantages potentiels :

  • Rentabilité
  • Changements climatiques
  • Santé des sols
  • Qualité de l'eau
  • Bon voisinage


L’érosion des sols peut entraîner des pertes économiques et agronomiques considérables pour votre ferme. L’adoption de diverses mesures de conservation des sols destinées à réduire l’érosion des sols peut donc être avantageuse. Il peut s’agir de techniques de travail du sol et de pratiques culturales, de même que de pratiques d’aménagement des terres, qui touchent directement l’érosion des sols. Les brise-vent, les bandes tampons et les voies d’eau enherbées sont d’autres exemples de moyens permettant de réduire l’érosion. Les cultures-abri/cultures associées dans les cultures annuelles et l’inclusion de cultures vivaces dans la rotation constituent d’autres façons de réduire la vulnérabilité des sols à l’érosion en augmentant la période durant laquelle le sol est couvert de végétation. La culture sans travail du sol contribue à la stabilisation et à la protection des sols en laissant les résidus de culture à la surface du sol. On peut aussi envisager une combinaison d’approches ou encore des mesures plus engageantes (par ex., bandes tampons, cultures en bandes ou en terrasses).

Avantages potentiels :

  • Rentabilité
  • Biodiversité
  • Changements climatiques
  • Santé des sols
  • Qualité de l'eau
  • Bon voisinage


Les matières organiques du sol et les organismes qui vivent à sa surface sont essentiels à plusieurs processus des sols puisqu’ils influencent plusieurs des propriétés physiques, chimiques et biologiques des sols. Augmenter la teneur en matières organiques est probablement la chose la plus importante que vous puissiez faire pour améliorer le rendement des sols à plus long terme. Plus spécifiquement, ceci contribue à la santé des sols en :



  • fournissant de 90 à 95 % d’azote dans les sols non fertilisés (l’azote est le nutriment clé et le facteur déterminant de la croissance des végétaux)

  • améliorant la structure du sol en augmentant l’agrégation des particules du sol (favorise l’aération, l’infiltration et la percolation)

  • augmentant l’eau accessible aux plantes, c.-à.-d. le volume d’eau entre la capacité du champ (l’eau qui reste dans le sol une fois que le sol saturé se soit drainé) et le point de flétrissement permanent (lorsque les plantes flétrissent sans pouvoir récupérer malgré un apport en eau)



Le recours aux cultures-abri, la réduction du travail du sol et l’ajout de matières organiques peuvent aider à assurer la santé du sol et à en hausser la teneur en matières organiques. Surveiller les matières organiques et documenter les données vous permettront de mesurer les effets de vos pratiques et ainsi, de gérer les sols plus efficacement.

Facile à mettre en oeuvre

Avantages potentiels :

  • Rentabilité
  • Biodiversité
  • Santé des sols
  • Qualité de l'eau


L’agriculture de conservation désigne toute méthode de travail des sols où on laisse dans les champs les résidus de cultures de l’année précédente (par ex., les tiges de maïs ou les chaumes de blé) avant et après les semis de la prochaine culture afin de réduire l’érosion et le ruissellement. Pour obtenir ces avantages de conservation, au moins 30 % de la surface du sol doit être couverte de résidus après les semis de la prochaine culture. Certaines méthodes d’agriculture de conservation abandonnent entièrement tout labour classique et laissent 70 % de résidus ou plus.



Les avantages de l’agriculture de conservation :



  • réduction de l’érosion du sol jusqu’à 60 à 90 %, selon la méthode de travail de conservation utilisée

  • amélioration de la qualité du sol et de l’eau grâce à l’ajout de matières organiques issues de la décomposition des résidus végétaux

  • réduction du compactage grâce à la réduction de la circulation dans les champs

  • économie de temps et d’argent (baisse des coûts de carburant, de main-d’œuvre, d’utilisation d’un tracteur et d’entretien de la machinerie)

  • optimisation de l’humidité du sol, améliorant la croissance des cultures durant les périodes sèches ou dans les sols frappés par la sécheresse

Avantages potentiels :

  • Rentabilité
  • Biodiversité
  • Changements climatiques
  • Santé des sols
  • Qualité de l'eau

La gestion des éléments nutritifs vise à utiliser les nutriments le plus efficacement possible pour améliorer la productivité tout en protégeant l’environnement. Les éléments nutritifs organiques et inorganiques qui ne sont pas utilisés efficacement par les cultures risquent d’être lessivés et de se retrouver dans les eaux souterraines ou encore dans les eaux de surface avoisinantes par le biais de systèmes de drainage agricoles de surface ou souterrains. Par conséquent, un principe fondamental de gestion des nutriments culturaux consiste à éviter l’application excessive d’éléments nutritifs, y compris le fumier.


Un plan de gestion des éléments nutritifs définit la dose d’application appropriée en fonction des terres à couvrir et les normes d’épandage. La planification de l’épandage des éléments nutritifs est une pratique bénéfique qui permet d’optimiser le rendement et la qualité des cultures, de réduire le plus possible le coût des engrais et de protéger le sol et l’eau. Les principes à mettre en œuvre sont simples et incluent de :



  • n’appliquer que l’engrais voulu pour combler la différence entre la quantité dans le sol et la quantité nécessaire pour atteindre les rendements cibles (assurant ainsi un bon rapport coût-efficacité pour le producteur)

  • s’assurer que les éléments nutritifs ajoutés puissent être absorbés par les cultures



En d’autres mots, vous devriez toujours appliquer la bonne quantité du bon produit au bon endroit au bon moment.

Pratique prioritaire

Avantages potentiels :

  • Rentabilité
  • Changements climatiques
  • Santé des sols
  • Qualité de l'eau
  • Bon voisinage


Le matériel d’épandage doit pouvoir appliquer l’engrais à la dose recommandée. Pour ce faire, il doit être réglé régulièrement conformément aux directives pertinentes et selon le système de production. Le producteur devrait :



  • consulter un professionnel pour obtenir le réglage optimal du matériel

  • pour chaque tracteur et pour chaque type d’engrais utilisé, vérifier périodiquement la vitesse de déplacement au sol et le bon fonctionnement de toutes les pièces du matériel de pulvérisation afin d’appliquer la dose recommandée

  • assurer l’uniformité de l’application

  • ajuster le pulvérisateur de façon à éviter le compactage du sol et faciliter l’incorporation de l’engrais

Pratique prioritaire
Facile à mettre en oeuvre

Avantages potentiels :

  • Rentabilité
  • Biodiversité
  • Changements climatiques
  • Santé des sols
  • Qualité de l'eau
  • Bon voisinage


Les fermes laitières devraient éviter d'épandre du fumier sur des sols gelés, couverts de neige ou saturés. L'épandage de fumier sur des sols gelés, couverts de neige ou saturés n'a aucune valeur agronomique et augmente considérablement les risques de contamination de l'eau de surface puisque le sol ne peut pas absorber le fumier. Le travail au champ sur des sols très humides peut aussi entraîner le compactage du sol et créer des ornières. Procéder à l’épandage de fumier au printemps plutôt qu’à l’automne peut entraîner une réduction de 10 % des émissions directes et indirectes de N2O.

Pratique prioritaire

Avantages potentiels :

  • Changements climatiques
  • Santé des sols
  • Qualité de l'eau
  • Bon voisinage

Les producteurs laitiers du Canada (2015) - Manuel de référence : Environnement. L'initiative proAction®. Version brouillon de juillet 2015


Minnesota Department of Agriculture - Conservation practices


Agriculture Greenhouse Gas Program (2015) - Dairy AGGP Science Coordination and Implementation Workshop : Summary Report. April 16-17th 2015, Ottawa. 23 pages


University of Guelph (2017) - Pratiques culturales pour atténuer les gaz à effet de serre


Les déjections animales avec gestion sur fumier liquide devraient être épandues avec un équipement à rampes basses ou un autre équipement à aspersion basse.

Pratique prioritaire

Avantages potentiels :

  • Santé des sols
  • Qualité de l'eau
  • Bon voisinage

Gouvernement du Québec (2015) - PAA expliqué 2015


Minnesota Department of Agriculture - Conservation practices


Les producteurs laitiers du Canada (2015) - Manuel de référence : Environnement. L'initiative proAction®. Version brouillon de juillet 2015


University of Guelph (2017) - Pratiques culturales pour atténuer les gaz à effet de serre


Des analyses de sol permettent de constater la présence de nutriments assimilables par les végétaux de façon à formuler des recommandations de fertilisation destinées à atteindre une production végétale optimale. Les sols devraient être analysés au moins une fois aux cinq ans ou même plus souvent (tous les 2 ou 3 ans), dans la mesure du possible. Tous les champs devraient être échantillonnés. Les champs dont la composition ou la topographie est très variable devraient être divisés en plus petites sections aux fins de l’échantillonnage. Dans certaines provinces, la réglementation pertinente prescrit les analyses à exécuter dans le cadre de plans de gestion des éléments nutritifs.

Pratique prioritaire
Facile à mettre en oeuvre

Avantages potentiels :

  • Rentabilité
  • Changements climatiques
  • Santé des sols
  • Qualité de l'eau

La COOP fédérée (2013) - La Gestion durable d'une entreprise agricole


SAI Platform Dairy Working Group (2009) - Principles & Practices for Sustainable Dairy Farming


Agriculture Greenhouse Gas Program (2015) - Dairy AGGP Science Coordination and Implementation Workshop: Summary Report. April 16-17th 2015, Ottawa. 23 pages


Alberta Agriculture and Forestry - Crop Nutrition and Fertilizer Requirements


Minnesota Department of Agriculture - Conservation practices


Les producteurs laitiers du Canada (2015) - Manuel de référence : Environnement. L'initiative proAction®. Version brouillon de juillet 2015


University of Guelph (2017) - Pratiques culturales pour atténuer les gaz à effet de serre


L’analyse du fumier est nécessaire parce que la quantité de nutriments qu’on y retrouve varie d’une ferme à l’autre (surtout le phosphore, le potassium et les nutriments). Les aliments servis au bétail, la litière, les liquides ajoutés et le mode d’entreposage ont tous un effet sur la composition en éléments nutritifs du fumier. En mesurant les éléments nutritifs contenus dans le fumier que vous épandez, vous pourrez établir les taux d’application qui sont bénéfiques au plan agronomique et minimiser les achats d’engrais commerciaux. Dans la plupart des provinces, le ministère de l’Agriculture et les spécialistes en gestion des nutriments peuvent vous fournir une méthode fiable d’échantillonnage du fumier.

Pratique prioritaire
Facile à mettre en oeuvre

Avantages potentiels :

  • Rentabilité
  • Santé des sols
  • Qualité de l'eau

OMAFRA - Fertilité et éléments nutritifs : Gestion des fumiers


Minnesota Department of Agriculture - Conservation practices


Les producteurs laitiers du Canada (2015) - Manuel de référence : Environnement. L'initiative proAction®. Version brouillon de juillet 2015



La lutte contre les ennemis des cultures est un volet important de la production agricole. Les ennemis des cultures peuvent avoir des effets nuisibles à la fois sur la quantité et la qualité des récoltes. L’objectif est donc de lutter contre les ennemis des cultures de manière efficace, économique et sécuritaire à long terme.


Une stratégie de lutte intégrée (LI) consiste à combiner tous les outils disponibles pour réduire les populations de ravageurs à un niveau acceptable de la façon la plus économique et la plus écologique possible. Il peut s'agir de méthodes culturales, mécaniques, biologiques et chimiques, ou encore le suivi régulier des ravageurs afin de prévoir, de mesurer, d’anticiper et d’éviter ou de réduire le recours aux produits agrochimiques à la ferme. Adopter une stratégie de lutte intégrée représente une solution écologique et économique pour maîtriser les ravageurs.

Avantages potentiels :

  • Santé des sols
  • Qualité de l'eau
  • Bon voisinage


Le réglage du matériel de pulvérisation des pesticides permet de vous assurer que vous appliquez la quantité voulue de pesticide. L’application d’une dose trop faible pourrait ne pas suffire à maîtriser les ravageurs ciblés. Une dose trop forte fait augmenter inutilement les coûts de produits chimiques et pourrait contrevenir à la réglementation en vigueur, en plus d’avoir des effets potentiellement nocifs pour les humains, le bétail et l’environnement.

Facile à mettre en oeuvre

Avantages potentiels :

  • Rentabilité
  • Biodiversité
  • Santé des sols
  • Qualité de l'eau
  • Bon voisinage


Le meilleur moyen d’éliminer tout risque environnemental associé à l’entreposage de pesticides consiste à éviter d’entreposer des pesticides à la ferme. Si vous ne prévoyez pas utiliser les pesticides dans un délai raisonnable, prenez des dispositions pour les entreposer chez votre fournisseur ou réduisez au minimum le volume à entreposer en partageant les pesticides en trop avec vos voisins.
Si vous devez entreposer des pesticides, vous devriez :



  • conserver la moins grande quantité possible de produits (le temps en entreposage ne devrait pas dépasser la fin de la saison de culture)

  • prévoir un confinement secondaire fait d’un matériau imperméable pour endiguer les fuites possibles

  • veiller à ce que tous les contenants d’origine arborent l’étiquette du fabricant et que tous les contenants secondaires soient correctement étiquetés (contenu et date)

  • consulter l’étiquette pour avoir les consignes d’entreposage particulières

  • ne pas entreposer de pesticides avec ou à proximité d’aliments de consommation humaine ou animale, de semences, d’eau potable, d’équipement de protection ou de matériel d’intervention d’urgence

  • retourner les produits non entamés chez votre fournisseur

Pratique prioritaire
Facile à mettre en oeuvre

Avantages potentiels :

  • Risques pour l'entreprise
  • Biodiversité
  • Santé des sols
  • Qualité de l'eau
  • Bon voisinage


La réglementation fédérale exige que les pesticides (y compris les herbicides, les insecticides et les fongicides) soient mélangés et appliqués conformément aux directives figurant sur l’étiquette. Lorsque vous préparez des pesticides, vous devriez :



  • éviter de mélanger des pesticides ou de remplir le pulvérisateur à proximité d’un puits ou d’un cours d’eau quel qu’il soit

  • utiliser un système d’approvisionnement en eau conçu pour empêcher tout refoulement de pesticide vers la source d’eau

  • nettoyer tout déversement immédiatement

Pratique prioritaire

Avantages potentiels :

  • Rentabilité
  • Biodiversité
  • Santé des sols
  • Qualité de l'eau
  • Bon voisinage

Les producteurs laitiers du Canada (2015) - Manuel de référence : Environnement. L'initiative proAction®. Version brouillon de juillet 2015


Lors de l’application de pesticides, vous devriez :



  • éviter d’appliquer par temps venteux (par ex., vents de plus de 20 km/h) ou si on prévoit de la pluie

  • éviter d’appliquer durant les moments de la journée où les abeilles et autres insectes sont le plus actifs

  • repérer les endroits vulnérables et établir des zones tampons suffisantes

  • entretenir tout le matériel de pulvérisation pour veiller à ce qu’il soit en bon état de marche

  • utiliser une technique d’application adaptée (taille des gouttelettes, hauteur de pulvérisation, application aérienne, etc.)

  • informer les voisins avant de procéder à l’application

  • confirmer que les applicateurs de pesticides ont la certification, l’accréditation et/ou la formation requise

Pratique prioritaire

Avantages potentiels :

  • Biodiversité
  • Santé des sols
  • Qualité de l'eau


Les seuils d’intervention peuvent maintenir ou améliorer la qualité des cultures et réduire la fréquence d’application de pesticides. Des applications moins fréquentes contribuent à maintenir l’efficacité des pesticides en limitant le phénomène de résistance. Cela réduit aussi les accrocs à la routine causés par les applications et les intervalles de retour aux champs. De plus, des applications moins fréquentes peuvent améliorer la croissance et la qualité des cultures en réduisant le risque de phytotoxicité. Enfin, des applications moins fréquentes signifient une hausse de profits résultant de la baisse des coûts de produits, de main-d’œuvre et de conformité à la réglementation.

Avantages potentiels :

  • Biodiversité
  • Santé des sols
  • Qualité de l'eau

L’entreposage est une réalité de l’élevage de bovins, étant donné que le fumier ne peut être incorporé dans le sol ou épandu dans les champs qu’à certains moments de l’année. La mesure dans laquelle ces éléments nutritifs peuvent être remis dans le sol et rendus assimilables par les cultures dépend de la façon dont le fumier est manipulé et entreposé. C’est pourquoi il est important d’entreposer le fumier correctement afin de maximiser l’efficacité de l’utilisation du fumier, une précieuse ressource pour le sol.


Un système d’entreposage du fumier bien conçu est un atout pour toute entreprise d’élevage. Le fumier doit être entreposé dans une structure qui permettra la conservation des éléments nutritifs à épandre dans les champs pendant la croissance des cultures. Une piètre gestion peut mener à l’épandage du fumier à un moment mal choisi, situation qui peut devenir nocive pour l’environnement. Les installations destinées à l’entreposage du fumier devraient donc tenir compte des facteurs suivants :



  • exigences du Code national de construction des bâtiments agricoles

  • emplacement de la structure par rapport aux autres bâtiments sur la ferme

  • quantité de fumier générée par l’ensemble du bétail à la ferme et hausse prévue dans un avenir rapproché

  • période minimale d’entreposage à la ferme

  • quantité d’eau de lavage du centre de traite, d’eau de pluie et d’autres eaux usées à entreposer

  • caractéristiques de sécurité pour la protection du bétail, des travailleurs agricoles et des enfants

Pratique prioritaire

Avantages potentiels :

  • Changements climatiques
  • Santé des sols
  • Qualité de l'eau
  • Bon voisinage
  • Bien-être des travailleurs


Toute ferme devrait avoir un programme d’entretien préventif des structures d’entreposage du fumier comprenant au moins une inspection par année. Le programme d’entretien devrait inclure l’inspection des réservoirs de béton pour déceler les fissures, l’état des clôtures et le fonctionnement des barrières et enfin, dans le cas de fumier liquide, l’état des tuyaux d’admission et du béton autour des tuyaux, les robinets et les tuyaux de transfert, etc. En cas de détection d’un problème, embaucher un spécialiste pour examiner et corriger la situation. Il est préférable de procéder à l’entretien préventif des structures d’entreposage du fumier lorsqu’elles sont vides.

Pratique prioritaire
Facile à mettre en oeuvre

Avantages potentiels :

  • Santé des sols
  • Qualité de l'eau
  • Bon voisinage

OMAFRA (2010) - Stockage du lisier


Nova Scotia Agriculture (2006) - Manure Management Guidelines


Les producteurs laitiers du Canada (2015) - Manuel de référence: Environnement. L'initiative proAction®. Version brouillon de juillet 2015


L’entreposage recouvert est un moyen efficace de réduire les odeurs au minimum. Le recouvrement réduit aussi l’agitation occasionnelle causée par le vent et la pluie et le déplacement de masses d’air malodorantes vers les résidences avoisinantes.



Le recouvrement peut aussi empêcher la pénétration des précipitations, assurer la sécurité des opérations et réduire les coûts de transport. Le recouvrement contribue aussi à réduire les émissions de méthane du fumier entreposé. Par exemple, l’ajout d’un recouvrement de paille pourrait entraîner une réduction allant jusqu’à 15 % des émissions de CH4.

Avantages potentiels :

  • Changements climatiques
  • Santé des sols
  • Qualité de l'eau
  • Bon voisinage


L’eau contaminée s’écoulant de l’amas de fumier ne doit pas atteindre les eaux de surface, et il faut capter les eaux de ruissellement en amont de l’amas de fumier. Un agronome peut évaluer comment empêcher l’amas de fumier de contaminer les eaux de surface.

Avantages potentiels :

  • Santé des sols
  • Qualité de l'eau
  • Bon voisinage


Les amas de fumier devraient être entièrement récupérés ou éliminés dans les 12 mois suivant le premier dépôt de fumier solide.

Avantages potentiels :

  • Santé des sols
  • Qualité de l'eau
  • Bon voisinage


La recherche démontre que certaines pratiques de gestion du fumier peuvent mener à une réduction des émissions de GES provenant du fumier entreposé. Ces pratiques comprennent notamment :



  • séparation solides-liquides par compostage de la fraction solide (brute ou digestat) pour une réduction de 30 % des émissions de GES

  • vidange plus fréquente pour une réduction des émissions de GES pouvant aller jusqu’à 50 % (si la vidange complète se fait au printemps)

  • plus grand nombre d’animaux nourris au pâturage pour une réduction des émissions de la fraction liquide

  • digestion anaérobie pour une réduction des émissions de GES pouvant aller jusqu’à 60 %

Avantages potentiels :

  • Changements climatiques

Agriculture Greenhouse Gas Program (2015) - Dairy AGGP Science Coordination and Implementation Workshop : Summary Report. April 16-17th 2015, Ottawa. 23 pages


Nova Scotia Agriculture (2006) - Manure Management Guidelines